De la vidéosurveillance pour … des vaches !

Chez MyConnect, on aime l’innovation et on aime la faire partager à nos partenaires et clients ! L’intégration de la vidéosurveillance et de l’intelligence artificielle dans les élevages progresse, visant à détecter tout événement ou anomalie au sein des troupeaux. Selon Ouest-France, l’association de ces technologies permet de surveiller les animaux 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 !

Un exemple de cette technologie est le système AIHERD, qui utilise des caméras pour filmer les vaches en continu. Chaque vache est individuellement identifiée grâce aux motifs uniques de sa robe, fonctionnant comme un QR code naturel. Cette technologie, mise en avant par l’entreprise nantaise AIHERD au salon international de l’élevage Space à Rennes en septembre 2022, a été récompensée par le trophée de l’innovation Innov’Space.

Surveillance intelligente et individuelle

Les caméras du système sont placées tous les quinze à vingt mètres dans les bâtiments d’élevage. Édouard Asselin, directeur commercial d’AIHERD, explique que ces caméras, combinées à l’analyse d’images par intelligence artificielle, enregistrent le « budget temps » de chaque vache. Elles mesurent la durée passée par chaque vache à manger, boire, marcher, se coucher, et interagir avec d’autres animaux. Ce suivi détaillé permet de détecter si une vache est en chaleur, présente un problème de santé, ou si un vêlage a commencé.

Bien que l’œil de l’éleveur reste indispensable, ces outils assurent une surveillance constante de chaque individu, permettant de repérer rapidement toute anomalie. Une fois alerté par le système, l’éleveur peut intervenir précocement pour administrer les premiers soins, évitant ainsi des traitements plus lourds ou des pertes de production.

En ce qui concerne la gestion de la reproduction, le système est par exemple capable de détecter les « chaleurs silencieuses », qui sont souvent difficiles à repérer avec les outils traditionnels et même l’œil de l’éleveur. La vidéosurveillance est alors un outil complémentaire indispensable.

Limitations et perspectives d’avenir

AIHERD a toutefois des limitations. Pour être efficace, les animaux doivent passer au moins la moitié de leur temps à l’intérieur du bâtiment sous surveillance. Ce système n’est donc pas adapté aux élevages où les animaux passent la majorité de leur temps à l’extérieur en pâturage, ce qui est quand même en matière de bien être animal, plus adapté.

L’avenir de cette technologie promet d’autres applications, comme la mesure de la note d’état corporel des animaux (NEC). Selon Édouard Asselin, ils travaillent également sur l’observation de la fréquence respiratoire pour détecter un éventuel stress thermique ou pathologique.

Innovations dans la surveillance d’élevages

D’autres innovations émergent dans le domaine de la surveillance des élevages. La société bretonne Copeeks, par exemple, a développé un robot aérien de supervision appelé Ro’Peek, qui a également reçu un Innov’Space. Ce robot de trois kilos se déplace sur un rail de cent mètres maximum, équipé d’une caméra 360° et de capteurs mesurant la température, l’humidité, le CO2, l’ammoniac, et les taux de particules fines. Il collecte des images et des données environnementales, aidant à détecter des anomalies dans la répartition des animaux qui pourraient indiquer un environnement détérioré.

Gwenaël Le Lay, fondateur de Copeeks, explique que ce robot permet aux éleveurs de gagner du temps et de cibler plus facilement les zones problématiques. Par exemple, il peut repérer des comportements fiévreux chez les porcelets avant même que les signes cliniques de maladies telles que la grippe ne soient visibles à l’œil humain.

Une détection comportementale innovante

La société Dilepix, basée à Rennes, a également présenté des innovations au Space, comme un prototype de détection automatique de la caudophagie (morsure des queues) chez les porcs, appelé « Tail ». Ce système utilise une caméra amovible et des algorithmes d’intelligence artificielle pour analyser les comportements sans interférence humaine, permettant de mieux comprendre et anticiper ces phénomènes.

Dilepix collabore également avec l’institut Inrae pour développer l’outil Sowell, qui mesure l’activité des groupes de porcs et utilise des boucles d’identification individuelles. Ces avancées technologiques montrent le potentiel énorme de l’intégration de la vidéosurveillance et de l’intelligence artificielle dans la gestion des élevages, offrant des solutions innovantes pour améliorer la santé et le bien-être animal tout en optimisant les opérations des éleveurs.